Powerfrauen oder Frauenpower ? ou quand des collégiens s’emparent du thème : « Femmes de pouvoir ou pouvoir des femmes »…
La semaine a commencé fort au Collège international Vauban, en ce lundi 15 avril 2024 ! Alors que les correspondants de Potsdam avaient parcouru le centre-ville le matin, deux classes de 4ème les ont précédés à bon pas dans la grande salle de réunion. Ils étaient près de 80 à s’amasser, curieux de rencontrer celle qu’on annonçait depuis plusieurs jours : Mme Thiele, Ambassadrice d’Allemagne auprès du Conseil de l’Europe, et Consule générale d’Allemagne à Strasbourg, invitée à l’initiative de leur professeure d’allemand, Mme Soulaïmani-Hartmann.
Après une installation dans un joyeux brouhaha, les élèves ne mirent pas longtemps à être captivés. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’ils rencontrent une Ambassadrice ! Mme Thiele les a rapidement mis à l’aise, en leur proposant certes de lui poser les questions qu’ils avaient préparées, mais en les enjoignant également à l’interroger sur tout autre sujet qui leur brûlerait les lèvres.
Tout à tour, il fut question de son parcours, de ses rêves d’enfant bien loin de sa carrière de diplomate – en RDA où elle a grandi dans les années 1960, elle rêvait de devenir conductrice de train, vétérinaire et même enseignante. Après 5 ans d’études d’architecture, Mme Thiele a finalement choisi de poursuivre des études d’arabe puis d’embrayer sur une carrière dans la diplomatie.
Ce qu’elle aime particulièrement dans son métier ? La diversité des gens avec qui elle travaille, la variété des sujets qu’elle traite et des projets qu’elle contribue à faire avancer. Son plus grand défi reste la conciliation de sa carrière professionnelle avec sa vie de famille, même si elle reconnaît avoir été soutenue par son époux. Le couple a en effet toujours choisi de partir en famille dans les différents pays où Mme Thiele a pu travailler, même si ce choix fut parfois compliqué en raison de situations politiques très instables. Pourtant, elle a su rester confiante et ses enfants ont noué des relations d’amitié solides dans les différents pays hôtes. Être diplomate implique aussi d’entretenir une étrange relation d’éloignement et de proximité avec son pays d’origine : on en est souvent éloigné alors que c’est son principal objet de travail…
A la question de savoir si un diplomate dit toujours la vérité, Mme Thiele préfère peser ses mots pour ne jamais heurter et toujours chercher des solutions pour avancer ensemble.
Être une femme diplomate, est-ce plus difficile ? Pour Mme Thiele, il est essentiel que des femmes s’engagent dans la diplomatie comme en politique, pour faire bouger les choses, pour que les sujets de femmes ne soient pas exclusivement abordés par des hommes, pour que les réunions ne soient plus organisées à des heures tardives où l’on a envie de rejoindre sa famille… Peu de femmes osent s’engager dans une carrière diplomatique de peur d’y sacrifier leur famille et c’est là un vrai défi à relever.
Sa plus belle expérience en tant que diplomate ? Une conférence organisée au Niger, avec environ 750 participants. Elle est convaincue que le fait d’avoir organiser la rencontre sur place, a changé la nature des échanges, créant plus de proximité entre les participants, et que cela a contribué à obtenir de très bonnes résolutions.
Ses propos furent riches, et les élèves souvent bouche bée. Mais le moment qui les a indéniablement le plus marqués fut le récit de son départ de Brazzaville, alors que la guerre venait d’éclater, car oui, la carrière de diplomate peut aussi comporter des dangers pour ses compatriotes, ses proches et soi‑même. Pour conclure, Mme Thiele trouve essentiel d’aller à la rencontre des élèves et de dialoguer ensemble. Les élèves sont ravis et les questions fusent par-delà la sonnerie…A n’en pas douter cette rencontre fut un succès. Et qui sait ? Peut-être qu’elle suscitera des vocations, chez les filles comme chez les garçons…